Quand la lune se lève toute l’Afrique danse, les générations des années 70 et 80 s’en souviennent encore dans leurs pérégrinations à travers les textes de lecture dans -Mamadou et bineta sont devenus grands.
Chez nous en Afrique on danse à toute occasion. En effet, art et mode d’expression, la danse
a toujours été une liaison. Elle relie l’individu à la communauté à sa propre projection dans un futur dont les racines se nourrissent de l’humus des traditions. Conçu comme mode privilégiée de l’expression la danse dans la culture africaine est inséparable des principes fondamentaux qui régissent la vie quotidienne de la communauté.
Elle reste la seule à receler les vertus d’une meilleure expression dont ni l’écriture ni le verbe ne peuvent rendre parfaitement compte de sa valeur intrinsèque. Donc, danser pour un africain ne saurait être interprété systématiquement comme une simple manifestation de joie ou le prolongement d’une quelconque grivoiserie. Danser est un attribut culturel propre à tout africain qui se connaît.
Or,aujourd’hui on ne danse pas,on gigote, à l’occasion d’interminables fêtes de baptême ,de mariage, d’éclipse de tous les astres. Alors, on se donne à coeur joie aérogare le voisinage de décibels à vous rendre dingues .
Si vous habitez à Conakry et ses environs, les fêtards ne se contentent plus du week-end pour tympaniser ses voisins, mais aussi pendant les jours ouvrables, les veilles jusqu’à 3 ou 4heures du matin. Évidemment, vous me direz, comme on ne travaille pas beaucoup en Guinée, ça ne devrait géner personne. D’accord ! Mais alors faisons les choses dans la règle de l’art. Situons nos danses ,nos musiques dans la moule de nos traditions séculaires, de cette culture plurielle dont les composantes dans leur générosité ingénue ont contribué à façonner l’art et le rythme contemporain à l’échelle mondiale. Mais aujourd’hui observons un peu le mauvais usage que nous faisons de nos traditions culturelles .Nos anciens nous avaient appris le respect et l’amour du voisin ,oui tout se partageait avant :la richesse, les soucis, les peines, les rêves. Aujourd’hui le tapage fait office du rythme. Les danses traditionnelles sont allées se réfugier en pleurant dans la mémoire du passé. Elles sont supplanter par le faregnagués, les poodha, les ragga ou le reggae, les raps et autres. Alors que la lune se lève ou se couche, on s’en moque royalement en Afrique, on danse ou on assassine les voisins à qui on impose une nuit blanche. Mais en attendant, nous en guise de danse, on fait du tapage nocturne.
Mohamed Cherif Diallo 00224664379620
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