Ces dernières années, les Guinéens sont confrontés à des crises socio-politiques qui ont fait couler beaucoup d’encres, de salives et d’âmes à travers le pays. Le secteur de l’éducation paralysé depuis 2018, vient s’ajouter la hausse du carburant à la pompe qui a entraîné des manifestations de la société civile. Plus loin, l’annonce du président Alpha Condé de doter le pays d’une nouvelle Constitution. Une annonce qui fait naître plusieurs mouvements dans le pays. Certains mouvements, sont ceux qui soutiennent les idéaux du président.
L’opposition et d’autres entités de la société civile réunies au sein du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, qui, à son tour, s’oppose catégoriquement au projet du président Alpha Condé. Ce front a mobilisé des grandioses manifestations à travers le pays qui ont causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels important. Au même moment, vient s’ajouter la crise sanitaire ( la pandémie à coronavirus) qui a freiné toutes activités . Sur le plan éducatif, depuis plus de deux ans l’école guinéenne est paralysée. Aboubacar Soumah patron du (SLECG) syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, a déclenché des grèves illimitées à travers le pays, dans l’objectif de l’amélioration des conditions de vie des enseignants. Entre temps, un autre slecg version kadiatou Bah naisse, mais cette fois-ci, un slecg qui cherche par tous les moyens, à déstabiliser Soumah.
Sur le plan social, la société civile guinéenne ne conjugue le même verbe. D’un côté, un clan qui a pour vocation défendre le pouvoir en place et ses ambitions et de l’autre côté, un autre s’oppose aux idéaux du Président Alpha Condé.
Mais comment en est-on arrivé là?
L’ancien opposant historique Alpha Condé, 81 ans, est le premier président démocratiquement élu du pays dit-on. Selon la constitution de 2010 sur laquelle il a prêté serment, son deuxième et dernier mandat s’achève normalement en octobre 2020. La tension n’a cessé de monter depuis l’appel à manifester lancé en octobre 2019 par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un rassemblement de l’opposition et de la société civile. Ce collectif a multiplié les manifestations populaires contre le référendum constitutionnel mais en vain qui a eu le 22 mars dernier dans le sang. Pour les leaders de l’opposition, ce référendum est une « manipulation en vue de permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2020. Alors que la Constitution de 2010 ne le lui permet pas ». Les partisans du président Condé justifient cette réforme par la volonté de « doter la Guinée d’une Constitution qui répond aux besoins actuels sur les droits des femmes, la lutte contre les mutilations génitales féminines, la gratuité de la scolarité, l’écologie, la répartition des revenus de l’État et la candidature indépendante des mouvements et ONG ». Après l’adoption de la nouvelle constitution, l’opposition restant droit dans ses bottes, ne reconnait pas l’Assemblée nationale et la constitution adoptée. Pour elle, les députés de l’Assemblée nationale permettront au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat consécutif alors que la Constitution sur laquelle il a prêté serment limite le nombre de mandats à deux.
Condé veut-il briguer un 3ème mandat ?
Ses opposants en sont convaincus : le président veut faire sauter le verrou constitutionnel et rester à la tête du pays. L’ancien Premier ministre, Sidya Touré, Président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), en est convaincu. »Les actes que pose Alpha Condé et ses propos ne démentent pas cette volonté qui lui est prêtée », disait récemment le leader de l’UFR sur son compte twitter. Pour le Président de la République « C’est le parti qui décidera si je me présente en 2020 ou pas. Ce n’est pas un homme qui se présente, c’est le parti qui se présente. Le parti peut me représenter comme président ou quelqu’un d’autre… », déclarait-il dans un entretien avec RFI début février.
Alpha Condé a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats dans ses différents discours. » La question que je me pose, c’est que vous avez des présidents qui ont fait quatre, cinq, six mandats et vous trouvez cela normal. Quand c’est le président de la Guinée, cela devient un scandale », avait-il récemment déclaré. La Guinée va-t-elle sortir de ces crises? En tous les cas, le FNDC, appelle à une nouvelle manifestation le 8 juillet prochain. En ce moment en ce moment même nous voyons naître des mouvements qui souhaitent que le Président se représente pour dit-il un nouveau mandat en Guinée. La CENI aussi a proposé une date pour la présidentielle de 2020 en octobre, une proposition rejetée en bloc par les deux grands opposants Cellou Dalein et Sidya Touré. par Djiwo Bah 00224664379620 Onetopic84@gmail.com
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