Impacts du COVID-19 sur les acteurs de la chaine de valeur de l’EMAPE : Action Mines organise un atelier de plaidoyer

 

La Guinée est un pays à fortes potentialités minières dont l’or, le diamant . L’exploitation artisanale de ces ressources date d’avant la période coloniale et occupe toujours la place de choix des populations. Malgré cette attraction des communautés par les ressources minières, l’exploitation artisanale reste toujours informelle. La convoitise du secteur a occasionné l’abandon des autres secteurs d’activité, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche, etc. C’est en cela qu’il s’inscrit au premier rang en termes de d’emplois dans le pays. Mais l’apparition du covid-19 a perturbé les chaînes d’approvisionnement du secteur minier artisanal en Guinée (Particulièrement dans le domaine de l’or et du diamant) due à la fermeture des frontières.Pour survivre, les exploitants artisanaux de l’or et du diamant sont obligés de vendre leurs minerais à des prix extrêmement bas. Les acteurs travaillant dans la chaine de valeur du secteur de l’artisanat minier ressentent plus durement cette chute des prix, car leur travail et leurs minéraux sont systématiquement impactés par l’apparition du covid-19.Les acteurs de la chaine de valeur de l’EMAPE au niveau national et local souffrent et perdent beaucoup dans cette période de pandémie du COVID-19. Par contre, les acheteurs au niveau mondial augmentent leurs chiffres d’affaires à cause de la flambée du prix de l’or au niveau mondial.C’est à l’issu des recommandations de son étude diagnostique en 2021 sur l’impact de COVID-19 sur les femmes dans le cadre de l’identification de besoins des acteurs de l’EMAPE en renforcement des capacités, qu’Action mines s’est engagée à mettre en œuvre le projet de plaidoyer pour la promotion des droits socioéconomiques des acteurs de la chaine de valeur de l’EMAPE en Guinée. Ce, pour mesurer l’impact de covid-19 sur l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur de l’exploitation minière artisanale en Guinée dans les localités de Kouroussa, Mandiana et Macenta. C’est ainsi qu’à ce stade du projet, Action Mines Guinée organise un atelier de plaidoyer à l’endroit des parties prenantes pour une prise en compte effective des préoccupations des acteurs de la chaine de valeur de l’EMAPE en Guinée. L’objectif général est de faire le plaidoyer à l’endroit des parties prenantes pour une prise en compte effective des préoccupations des acteurs de la chaine de valeur de l’EMAPE en  Guinée. Spécifiquement, il s’agira: D’inviter les parties prenantes (l’administration minière, les organisations socioprofessionnelles des artisans, les OSC) à application effective des recommandations de l’étudionnelles des artisans, les OSC) à application effective des recommandations de l’étude de base sur l’impact du COVID-19 sur la chaîne de valeur de l’EMAPE en Guinée dans les préfectures de Kouroussa, Mandiana et Macenta. Solliciter un accompagnement matériel et financier auprès du gouvernement (Ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables et Fonds de Développement Industriel et des Petites et Moyennes Entreprises “FODIP”) pour renforcer la résilience économique de quatre vingt dix (90) femmes de l’EMAPE dans les localités de Kouroussa, Mandiana et Macenta en situation de vulnérabilité accentuée, réunies en trois (3) groupements d’intérêt économique (GIE). Ont pris part à cet atelier l’administration minière (Ministère des Mines et de la Géologie, Direction Nationale des Mines, le Bureau National d’Expertise des Diamants, Or et autres Matières Précieuses, Brigade Anti-Fraude des Matière Précieuses ), le mministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, les GIE des femmes de l’EMAPE de Kouroussa, Mandiana et Macenta, les organisations socio-professionnelles des artisans miniers (CONADOG, UNADOR, UNOG), Fonds de Développement Industriel et des Petites et Moyennes Entreprises (FODIP), les partenaires technique et financier (GIZ-EMAPE) ainsi que les organisation de la société civile.

Le directeur exécutif de l’ONG Action Mines a rappelé le cheminement de ce projet.

C’est un projet mise en place par la Banque Mondiale pour supporter l’activité extractive dans beaucoup de pays à travers le monde . En Guinée c’est notre deuxième phase de collaboration avec la Banque Mondiale pour accompagner les exploitants par rapport aux impacts économiques subies par eux tout au long de la chaîne de valeur artisanale après COVID-19.  Ces appuis se sont matérialisés par un certain nombre d’actions : nous avons fait un diagnostic que nous avons présenté aux différents acteurs sur l’impact du COVID-19 sur l’exportation artisanale de l’or , du diamant . Après cette étude que nous avons partagé avec les experts de la Banque  Mondiale, nous avons continué dans le sens de supporter les exploitants en terme de formation, en terme d’appuis techniques et logistiques pour relever leurs activités. Ce qui a été fait dans certaines préfectures que nous avons ciblés. Au début, Dinguiraye, Siguiri et Kerouané.  La deuxième phase, nous avons les préfectures de Kouroussa Mandiana et Macenta.

Il vous souviendra que dans toutes ces préfectures soit nous éxploitons de l’or soit nous éxploitons du diamant.  L’activité a consisté à identifier les couches les plus vulnérables qui évoluent dans la chaîne de valeur de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant pour pouvoir les former , les encadrer , les organiser pour qu’elles puissent être beaucoup plus résilientes. Nous partageons le fruit de toutes ces activités avec vous pour qu’on puisse mèner la réflexion sur comment l’exploitation artisanale peut être soutenue en Guinée par ce qu’il y a des signaux qui sont au rouge aujourd’hui notamment dans le domaine du Diamant; les acteurs se plaignent de la rareté du diamant par ce que l’Etat n’a pas engagé suffisamment des moyens pour assurer la recherche géologique pour permettre à ces exploitants d’avoir des données géologiques précises. Pourtant, c’est des acteurs non négligeable qui contribuent à l’économie  explique Amadou Bah.

Action Mines a formé 90 femmes en trois groupement d’intérêt économique GIE. Ces femmes ont été formées aussi  en teinture qu’en saponofication. Elles ont été dotées en matériels de travail.

Prenant la parole au nom de la Madame la ministre de la Promotion Féminine de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Hama Camille Camara a indiqué que C’est un honneur pour son département :

Lorsqu’on parle des femmes, notre département se fait le devoir d’être aux côtés des femmes pour leur promotion a entamé la directrice générale des centres d’autonomisation des femmes.

En se référant à votre rapport d’études que nous avons parcouru sur l’impact de la COVID sur les femmes de l’exploitation minière artisanale à petite échelle, on se rend compte que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions indéniables sur les femmes en Guinée, notamment les femmes dans les zones d’exploitation minière artisanale. La pandémie, vous conviendrez avec moi, a accentué les inégalités et a contribué à la baisse du revenu des femmes, notamment celles vivant dans ces zones. Le ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables est conscient qu’un accent particulier mérite d’être mis sur la formalisation, l’encadrement, mais aussi l’accompagnement des femmes du secteur minier vers d’autres activités génératrices de revenu, comme le secteur agricole. Madame le ministre vous rassure par ma voix que votre appel est entendu et elle fera le plaidoyer qu’il faut pour la promotion des droits socioéconomiques des femmes du secteur de l’exploitation minière artisanale. En un mot, faire le plaidoyer pour l’autonomie des femmes de Guinée en général.

Les femmes qui ont bénéficié de l’appui et de l’assistance de l’ONG Action Mines ont pris la parole pour faire leur propre plaidoyer.

Koumba Sidibé de Mandiana: L’arrivée du COVID-19 a perturbé nos habitudes.  Moi j’ai des écoliers qui vivaient grâce aux revenus de l’orpaillaige.  Mais on ne pouvait pas nous rassembler, se déplacer. C’est dans ça que L’ONG Actions Mines est venu nous identifier et nous former. Aujourd’hui je gagne ma vie avec cette activité de teinture. L’orpaillaige c’est avec beaucoup de difficultés.  La teinture nous permet de sortir petit à petit de la pauvreté. Nous sollicitons plus d’accompagnement par les partenaires, par le gouvernement.

Fanta Traoré de Macenta : L’activité de l’orpaillaige est teinté des difficultés.  Fortement impactée par le COVID-19 mes enfants ne partaient plus à l’école. On a interdit des sites d’exploitation.  Et on souffrait du faible manque de revenus.  J’ai été formée par Action Mines dans la saponofication. C’est dans cette activité que nous gagnons notre vie aujourd’hui. Et dans ça que nous assistons nos maris.

Parmi les recommandations on note entre autres :

– Faire la recherche prospective

– Rendre effectif le comité d’encadrement de l’exploitation artisanale

– Encourager les acteurs à la formalisation pour bénéficier de l’appui.

– Mettre un dispositif d’accompagnement pour la valorisation de la production locale avant l’exploitation.

– Contribuer à la formation des exploitants en GIE en vue de faciliter leur accompagnement.

Loupeguinee.com 

A lire aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Top des articles

No Content Available