Monsieur le Ministre de la Justice,
Garde des sceaux, « Garant » de la Paix et de la quiétude sociale…COMPTEZ-VOUS INSTRUIRE DES POURSUITES CONTRE LES « CONTRE-MANIFESTANTS » ?
Monsieur le Ministre,
Depuis le début de votre carrière, vous n’avez jamais manqué l’occasion de vous faire entendre. Le peuple s’en souvient encore. Pendant les périodes sombres du précédent régime, vous avez été l’un des magistrats, si ce n’est le seul, à avoir accepté de prendre votre courage et de « dire le droit ».
Juge Charles WRIGHT,
Dans l’affaire opposant l’Etat au sieur Oumar Sylla Alias « Fonikè Menguè », vous avez su répondre présent à l’appel. Dans un contexte marqué par une confiscation de pouvoirs, vous avez été ce juge qui a rallumé la flamme de l’espoir d’une justice juste et équitable, une flamme si précieuse aux yeux du peuple. Face aux différentes pressions, votre courage, vos convictions, votre amour pour le pays, pour la vraie justice, sont restés intacts. L’on se souvient encore de l’audio diffusé dans une radio de la place. Le peuple de Guinée est ce qu’il est, mais il n’oublie pas. Depuis 1958, son histoire a été marquée par des moments sombres, atroces, douloureux.
Procureur Charles WRIGHT
« Faire de la justice sa boussole », telle est la voie choisie par le CNRD au lendemain de sa prise du pouvoir. Pour se donner les moyens de rester sur cette voie, il fallait trouver des « Hommes de justice », capables « de dire le droit » contre vents et marrées. Le Président de la transition a très vite porté le choix sur vous en vous nommant Procureur…. Votre nomination a suscité un grand espoir de Conakry à Yomou, de Boulbinet à Jakarta… Il s’agit d’une des rares fois, où les Guinéens de tous les bords ont salué une nomination. « Merci au colonel Doumbouya d’avoir nommé le Juges Charles Wright, c’est un bon juge, il est courageux, il ne badine pas, ce n’est pas un démagogue » telle était la réaction de nombreux citoyens. Voyez-vous monsieur le Ministre, le peuple de Guinée est ce qu’il est, mais il n’oublie pas.
Dès votre prise de fonction, vous avez posé des actes concrets dont les résultats ont tout de suite redoré le blason de la justice Guinéenne (réorganisation interne, poursuites contre les anciens dignitaires, etc..)
Le peuple de Guinée se souvient, encore, et encore : le cas Thierno Mamadou Diallo ; ce jeune lâchement assassiné à Hamdallaye. En tant que Procureur de la République, vous n’avez ménagé aucun effort afin de situer les responsabilités. Vos efforts ont fait renaître un espoir chez les parents des victimes des manifestations. Nul besoin de décrire, la réaction des citoyens. Le peuple de Guinée est ce qu’il est, mais il n’oublie pas…
Monsieur le Ministre Charles WRIGHT, Ministre de la justice, garde des sceaux, « garant » de la paix et la quiétude sociale, ancien juge, ancien procureur.
La semaine dernière, la Guinée a encore sombré, elle a encore manqué au rendez-vous. Suite à un appel à la manifestation lancé par le FNDC, des scènes de violences ont étés constatées un peu partout dans la capitale.
Le peuple de Guinée est malheureusement habitué aux scènes de violences, mais il faut dire durant ces derniers évènements, des citoyens ont été témoins, voire victimes d’un fait peu commenté mais dont les conséquences risquent d’être très désastreuses : la présence de contre-manifestants.
Sur les réseaux, des citoyens ont partagé en direct des vidéos dans lesquelles, on observait des Hommes en civils, appuyés par des Hommes en uniforme, se livrer à des actes de vandalisme, de pillage et d’arrestations. Il est vrai que ce phénomène n’est pas nouveau en Guinée (Même scénario suite à la publication des résultats de l’élection présidentielle de 2020), mais il faut tout de même reconnaitre qu’il prend de l’ampleur.
Le soir du 28 juillet, le parquet a annoncé à la Télévision Nationale, qu’il engageait des poursuites contre les organisateurs de la manifestation, sûrement sur instruction du Ministre de la Justice.
Les citoyens épris de paix, de justice de quiétude sociale ont malheureusement constaté, que ce communiqué ne fait aucune mention des contre-manifestants. 72 heures après la manifestation, le calme revient peu à peu dans la capitale mais à date, aucune autorité de la justice n’a annoncé la moindre mesure en ce qui concerne les contre-manifestants. Ce constat me conduit, en tant que citoyen épris de paix, de justice et de quiétude sociale à vous poser cette question : Monsieur le Ministre comptez vous instruire au parquet de poursuivre les « contre-manifestants » ? J’ose espérer, que vous répondrez à cette question par l’affirmative, avec la plus grande éloquence.
Monsieur le Ministre de la Justice, ne pas engager des poursuites contre les « contre-manifestants » est une façon de cautionner la violence, la vendetta… les différentes élections approchent…
Monsieur le Ministre de la Justice, ancien Juge, en refusant de poursuivre les « contre manifestants », vous participez directement à « la fabrication des Hors la loi ».
Monsieur le Ministre de la justice, ancien Procureur, en refusant de poursuivre les « contremanifestants », vous donnez l’impression aux guinéens, que les partisans d’un régime en place sont en dessus de la loi.
Monsieur Charles WRIGHT, refuser de poursuivre les « contre-manifestants » c’est trahir même la voie du CNRD « la Justice est notre boussole »
Monsieur le Ministre de la justice, Charles WRIGHT, « garant » de la Paix et de la quiétude sociale, ancien juge, ancien procureur, citoyen LE PEUPLE DE GUINEE EST-CE QU’IL EST, MAIS IL N’OUBLIERA PAS.
De la part d’un citoyen