Le Maouloud ou « al-mawlid al-nabawi » (la naissance du prophète, en arabe) est une célébration religieuse non canonique pour fêter la naissance de Mouhamed, le prophète de l’Islam.
« Le Maouloud est un mot dérivé de l’arabe qui veut dire naissance. Donc, quand on parle de maouloud dans la tradition musulmane, nous parlons ici de la célébration de la naissance du prophète Mouhamed (paix et salut sur lui) ou autrement dit son anniversaire », explique Dr Moctar Diallo, professeur de Civilisations comparées à l’université Général Lansana Conté de Conakry.
Les musulmans sont divisés sur la question de sa célébration. Mais pourquoi en est-il ainsi ?
Même s’ils sont divisés sur l’année exacte de sa naissance, « tous les musulmans sont unanimes que le prophète Mouhamed est né le 12 Rabi-al-Awal, c’est-à-dire le 12 du 3e mois de l’année lunaire ».
Toutefois, « il y a une nette divergence sur la légalité de célébrer ce jour », souligne Dr Moctar Diallo.
« Il y a l’autre moitié, parce que nous ne pouvons pas dire que c’est la grande partie qui ne célèbre pas, mais l’autre moitié qui ne le fait pas et trouve que la célébration est même interdite », affirme Dr Diallo.
Selon eux, estime Dr Moctar Diallo, du moment que « le prophète Mohamed (paix et salut sur lui) ne l’a pas fêté », c’est une « innovation religieuse » (bida’ah) qui est étrangère à l’Islam.
« Le prophète n’a pas célébré le jour de sa naissance, ses compagnons et ses adeptes, qui ont vécu avec lui et l’ont connu, ne l’ont pas fait également.
Et même cinq générations après lui ne l’ont pas fait. Par conséquent, ils considèrent que c’est une innovation de la religion ».
« Puisque le prophète (paix et salut sur lui) ne nous a pas invité à le faire et que ses compagnons qui l’ont connu ne l’ont pas fait, jusqu’à leur descendance, pour cinq ou six générations, donc, il n’est pas question de considérer ce jour comme un jour de fête, de le célébrer ou le considérer comme un jour par lequel nous pouvons avoir plus de récompenses ou de bénédictions par rapport aux autres jours », explique le représentant de la Wami (assemblée mondiale de la jeunesse musulmane) en Guinée.
Selon lui, c’est ça la position des salafistes et des autres musulmans qui ne sont ni soufis, ni chiites.
« Pour avoir une lecture logique et si vous voulez neutre sur cette divergence, nous pouvons dire tout simplement qu’effectivement puisque le prophète (paix et salut sur lui) ne l’a pas célébré et n’a pas incité à le célébrer, ni enseigné à le célébrer, la célébration du maouloud n’est pas une adoration », souligne Dr Diallo.
Saïdou Diallo onetopic84@gmail.com 00224664379620