Après deux semaines d’audiences en huit clos au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel , l’audience publique repend enfin ce mercredi 15 mars 2023.
Toujours ce sont les femmes victimes de viols et agressions sexuelles, séquestration coup des blessures qui comparaissent à la barre. La victime Fatoumata dès l’entame de ses propos a promis à la cour qu’elle est prête à témoignager devant le public .
Le juge Ibrahima 2 toumkara qui assure la police de l’audience a demande ainsi à la victime de se présenter en ce terme:
Présentez vous ?
<< Je m’appelle Fatoumata Barry, je suis née en 1980 à Conakry, j’habite à hamdalaye , j’ai été victime de viols pendant les massacres du 28 septembre 2009 lors d’une manifestation organisée par les forces vives de la nation pour dire non à la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara.
Pendant que Tieboro demandait au manifestant où se trouvent les leaders politiques, ma cousine et moi on a continué à suivre la foule. Nous sommes rentrés au stade ,l’ambiance était grandiose et les leaders ont tenu leur discours.
Après, j’ai aperçu monsieur Jean Marie Doré paix à son âme qui rentrait au stade après des militaires ont commencé à tirer il a eu l’affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants.
Ainsi, ils ont fermé la grande porte du stade. Le jour là, j’ai vu beaucoup de choses monsieur le Président. Que Dieu nous sauve et qu’il nous pardonne.
Le carnage que j’ai vu le jour là, même si je me couche toujours c’est ça que je vois il ya 13 ans comme ça.
ils tenaient des propos très choquants « nous allons tous vous tuer ,vous êtes venus chercher quoi ici .» Pendant 1h de temps, ils nous frappaient avec leurs matâtes.
Aujourd’hui je suis à la barre ,je remercie le bon Dieu de m’avoir accordée la chance de venir témoigner devant ce tribunal. Ma cousine pleurait elle disait toujours nous allons mourir, on cherchait toujours à fuir pour rejoindre la maison.
En sortant j’ai aperçu une femme de teint clair je me suis approché d’elle en pensant qu’on allait me laisser mais non un groupe de militaires est venu en nous disant pourquoi vous êtes venus au stade ayant même pas laisser la dame répondre, ils ont giflé la dame.
Les policiers et les gendarmes m’ont arrêtée à la grande porte, c’était autre chose.
ils ont pris des couteaux pour déchirer mes habits et ils ont commencé par le pantalon, ma chemise et mes sous vêtements pour me jeter sur le sol et insérer leurs mains dans mon sexe.
ils m’ont laissée un peu pour revenir après, c’est lorsque qu’ils sont revenus, qu’ils ont écarté mes jambes, le gendarme et le policier qui m’ont prise je leur dit je suis vendeuse de l’eau je ne pouvais plus rien faire et je pouvais être que leur sœur , leur maman ,on pensait que nos droits sont respectés.
ils disaient « tu es une belle femme on vas te baiser » et après avoir fini leur besoin sexuel, ils ont pissé sur moi
Je n’ai pas inventé, c’est de la réalité et je vais dire devant le tribunal on n’était pas parti au stade pour être violé, nous sommes partis réclamer nos droits en tant que citoyens c’est pas un crime.
Un milliaire venu de justesse pour dire aux autres d’arrêter comme ça, mes agresseurs disaient « on n’a reçu un ordre on doit l’éxcuter .»
Le même militaire qui m’a accompagnée jusqu’au portail où j’ai trouvé un monsieur qui prenait les noms des personnes qui ont été au stade.
Ils ont pris d’autres femmes en leur disant d’aller à l’hôpital mais c’était pas vrais.
Vers 20h j’ai été accompagnée par une dame.
Je vais tout de même remercier Toumba Diakité parce que moi je ne le connaissais pas, c’est lorsque l’un de nous s’est levé pour dire que Toumba est là moi je pensais qu’il était là lui aussi pour nous faire du Mal il a empêché une guerre civile.
j’ai été évacuée à Dakar pour mes soins médicaux et j’ai été accueillie par une dame.
La ville de Dakar n’a pas été facile pour moi parce que j’ai vraiment souffert. monsieur le Président c’est tout ce que je connais >>.
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