La justice guinéenne est-elle au service des autorités qui se sont succédées à la tête du pays ?
Après des mois passés à la maison centrale de Conakry pour des faits de corruption, d’enrichissement illicite et de blanchiment des capitaux, les anciens dignitaires du régime défunt doivent devoir comparaître ce mercredi 15 mars 2023 devant la chambre de jugement de la CRIEF.
Est-ce une opportunité pour Dr Kassory Fofana et cie de prouver leur innocence dans les faits qui leur sont reprochés depuis près d’une année ?
Doivent-ils accepter d’aller à ce procès sans risque de se voir léger au cours des débats ?
Ces interrogations se trouvent aujourd’hui sur presque toutes les lèvres en République de Guinée auxquelles il faut une profonde analyse pour véritablement comprendre le hic qui a existé dans l’appareil judiciaire en Guinée depuis maintenant 64 ans .
En effet, toute action fondée sur la justice, dans un Etat de droit, devrait être débarrassée de tout autre considération politique. Pour ainsi dire que la justice doit établir une relation de confiance entre elle et les justiciables sans partie prise.
Cette philosophie en droit permet aux citoyens de s’approcher des tribunaux ou plus globalement de la justice à tous les niveaux sans peur ni crainte de se voir rabaisser dans leur dignité par cette dernière.
C’est là, il faut questionner la justice guinéenne depuis l’indépendance en passant par tous les régimes qui se sont succédés dans le pays.
En Guinée, on n’a pas besoin d’aller dans l’antiquité pour prouver la non indépendance de la justice, certes. Car, elle s’est toujours mariée avec les actions du prince a qui, d’ailleurs elle obéit.
Parlant des faits explicitement établis qui montrent encore une fois que la justice guinéenne a toujours été malade et qu’elle a besoin, aujourd’hui des soins adéquats pour se redresser afin d’être au service de son peuple.
Si nous faisons un rétropédalage sur le fonctionnement de la justice guinéenne depuis la nuit de temps, il est clairement établi que ceux qui ont dirigé la destinée de ce beau pays démocratique, après leurs gestions, ont été les mêmes qui reprochent en premier lieu à la justice d’être à l’agonie pour le fait du pouvoir qui les a précédés ou succédés. Disent-ils quand ils font face aux ennuis judiciaires.
Eux qui auraient dû redresser cette justice pour qu’elle réponde vaillamment aux besoins, peu soient-ils du peuple, ont été des bouchers la poussant ainsi à l’abattoir pour pouvoir la transformer en leur guise.
Cela pour dire que si les anciens hommes forts d’hier de la Guinée, réclament aujourd’hui l’indépendance de la justice, Cela montre tout seulement que leurs priorités lorsqu’ils étaient aux affaires n’étaient pas de mettre l’arsenal juridique guinéen qui a longtemps été victime de ses propres fils, sur les rails.
Mais plutôt ils ont contribué à l’affaiblir en piétinant ainsi, même les droits les plus connus des citoyens.
La Guinée, composée de quatre régions naturelles, avec toutes sa diversité ethnique a, depuis des décennies été victime du fait de sa population, singulièrement de ses autorités même les plus éloignées du pouvoir central.
Et ce, malgré les multiples alertes faites par l’intermédiaire généralement de la presse qui, a été souvent, elle aussi menacée par le diable rouge en s’appuyant sur les actions de la même justice injuste.
La construction d’une Guinée unie, solidaire, apaisée, passe sans ambages par la qualification de son appareil judiciaire, sans quoi, même les problèmes les moins délicats peineront toujours à avoir leurs solutions.
Chose qui amènerait les gouvernants et les gouvernés à se jeter mutuellement les responsabilités dans un œil purement teinté de l’esprit de méfiance.
La Guinée a besoin d’une justice forte, équitable pas des politiques forts .
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