Orpheline de mère dès l’aube de sa vie, Maimouna Bah, n’est pas tombée dans le trou de l’oisiveté. Dès les premières heures de sa carrière, elle s’est fixée des objectifs clairs et atteignables. Être « indépendante et responsable » pour pouvoir effacer la trace laissée par la mort de sa mère en prenant soins de ses jeunes frères et sœurs .
Après des brillantes études d’abord à Labé ensuite à Conakry, puis au Maroc, cette dame au multi-talent est titulaire d’un Master en Finance, audit et contrôle de gestion au Maroc.
Au retour en Guinée après l’université, elle occupe plusieurs fonctions dans divers domaines et construit ainsi sa personnalité.
Pour aller au bout de ses ambitions, Maimouna Bah crée l’entreprise Sogis dont elle est aujourd’hui la directrice générale.
Dans ce portrait, elle nous décrit son parcours très glorieux et plein d’inspiration pour la jeune génération.
« Je suis née le 29 juin 1980 à Labé dans une grande famille de 7 enfants. Je ne dirais pas que j’ai eu une enfance difficile, Mais une enfance plutôt triste, parce que j’ai perdu ma mère à l’âge de 7 ans j’étais classe de 2ème année de l’école primaire.
A l’époque, les enfants étaient scolarisés à partir de 7 ans. Moi, j’étais très curieuse, j’approchais plus souvent mes frères aînés pendant les révisions. C’est ce qui m’à permis à apprendre à compter et à écrire avant même d’être scolariser. »
La mort de sa mère ne l’a pas ébranlée. Maimouna Bah poursuit sa scolarité avec l’appui de son père qui est dit-elle un modèle à suivre.
« Après la mort de ma mère on est resté au village à Maci avec ma grand-mère paternelle pendant une année avant de rejoindre mon père à Conakry.
Une fois à la capitale, j’ai continué mes études. La première année à Conakry, j’ai étudié à la carrière Puis, à Gbessia centre.
Mais, j’étais assez traumatisée par la perte de ma mère chose qui m’a fait perdre le goût de l’école que j’avais au départ. Cela a entraîné deux échecs successifs de la troisième année.
Après Je suis allée en éducation chez une tante.
Et là, je faisais la quatrième année à l’école primaire de Gbessia. Après là-bas, je me suis retrouvée à Victor Hugo à matoto où je suis restée de la 6ème année jusqu’en terminale. »
Après donc le cycle primaire et secondaire en Guinée, Maimouna Bah sera envoyée par son père au Maroc où elle fit de brillantes études en Finance, audit et contrôle de gestion. Dès après cette étape, elle retourne au bercail pour commencer sa carrière professionnelle.
« Après le BAC , mon père m’a envoyée au Maroc. Là-bas, je suis sortie avec un Master en finance, audit et contrôle de gestion. J’ai voulu continuer en France mais malheureusement, je n’ai pas eu de visa. Tout de même, je n’ai pas perdu de temps après l’école.
J’ai commencé à travailler en tant qu’assistante marketing opérationnel à la société de téléphonie mobile Intercel Guinée, puis en tant que responsable de la communication de cette entreprise et j’y ai fait 3 ans avant que je ne démissionne pour des questions de famille.
Je venais de me marier. Je suis répartie au Maroc avec mon mari et là-bas avec son appui , on a crée KUTURA qui était une agence de communication et relation publique .
En juillet 2014, on est revenu en Guinée. Une fois ici j’ai commencé à travailler à la société générale de banque au poste de responsable de la communication pendant 6 ans. »
Pour aller plus loin, dans ses ambitions, Maimouna Bah met en place sa propre boîte. C’est une nouvelle aventure qui commence pour elle en 2020.
« En septembre 2020, je me suis lancée dans l’entreprenariat et aujourd’hui je suis la directrice générale associée du groupe sogis qui est une société de capital investissement.
Je suis une personne très ambitieuse, j’aime les challenges. Je ne me voyais pas atteindre mes ambitions étant employée. C’est pour cela que j’ai décidé de me lancer dans l’entreprenariat.
Malgré les difficultés rencontrées dans le domaine ,je suis persuadée d’être un modèle pour d’autres femmes un jour.
Je suis à l’aise dans plusieurs domaines. Depuis toute jeune, j’étais déjà attirée par l’entreprenariat. Parce que même en étant à l’école, je faisais les petits commerces. Je suis la promotrice d’une marque 2asfashion qui a pour but, de valoriser le textile guinéen et Africain.
Quand j’étais au Maroc, je faisais le E-commerce, et à mon retour en Guinée, j’ai ouvert une boutique pour continuer à exercer le commerce. »
Enfin, la directrice de SOGIS SAS invite et encourage toutes les femmes à se lancer dans une activité génératrice de revenu, pour pouvoir atteindre leur indépendance financière.
«Je conseille aux jeunes filles d’accorder de l’importance à leurs corps, car les hommes sont plutôt attirés par ce qui est préservé.
Quelle qu’en soit la beauté d’une femme, elle est éphémère. Nous les femmes, nous devons nous fixer des objectifs et nous battre. Si un homme se bat deux fois, la femme doit se battre quatre fois pour pouvoir être au même niveau que l’homme.
J’encourage toutes mes sœurs à créer leurs propres activités génératrices de revenus et de ne jamais abandonner. Et surtout, il ne faut pas attendre tout de l’homme sinon à un moment, il en aura marre.
Car, le monde d’aujourd’hui, chacun doit rester suffisant.
Entretien réalisé par Saidou Diallo et Lamine Sylla