Décédée en 2021 en Tunisie suite à un cas de <<viol collectif>> qui s’est soldé par un avortement et des coups et blessures, le dossier de feu M’mah Sylla a connu le 4 avril 2023 une nouvelle avancée.
C’est à cette date que le tribunal de première instance de Mafanco a condamné , les quatre personnes qui sont impliquées dans cette affaire.
Deux jours après cette condamnation, le collectif des avocats de la défense de la famille de la défunte M’mah Sylla a fait ce jeudi un point de presse au siège de l’OGDH à dixinn pour se prononcer sur cette décision des juges du TPI de Mafanco.
Après la lecture d’une brève déclaration qui retrace en hommage à M’mah Sylla qui a été << assassinée >> à la fleur de l’âge, ces avocats se disent plus ou moins satisfaits des peines adressées contre ces quatre <<assassins>>.
<<Le président du tribunal a sérieusement jugé ce dossier. La santanxe qui est tombée, c’est parce que, lorsqu’on provoque le désordre ça engendre toujours le plus grand désordre.
C’est pourquoi on a infligé ces peines contre ces bourreaux ( ces médecins). Ce qui est arrivé à M’mah, c’est une atteinte à l’intégrité de la femme.
Nous, nous disons dans ce dossier de M’mah Sylla plus jamais de M’mah en Guinée et dans le monde. Et nous sommes satisfaits en partie de la décision des juges>>; se réjouit Maître Mountaga kobelé keita.
Pour maître Houlematou Bah, cette décision << courageuse >> des juges va contribuer à repanser la douleur morale laissée par la disparition de M’mah au sein de sa famille et de ses amis.
Plus loin, elle fustige les cliniques << clandestines>> qui existent en Guinée.
<<Ce dossier de M’mah Sylla a permis de lever le voile sur certaines pratiques qui sévissent dans nos sociétés notamment les cliniques parallèles qui sont dissimulées un peu partout en Guinée. Il n’y a aucun contrôle de ces cliniques>>; a t-elle indiqué avant de poursuivre sur les avantages de ce procès.
<<Ce dossier a un autre avantage qui est de faire comprendre à la population guinéenne que les médecins sont là pour protéger la vie humaine et non de nous ôter la vie et non plus de violer les femmes.
Bien que cette décision a bien des égards, nous aurions voulu une sanction plus sévère que cela. Mais il est encore opportun de remercier et d’encourager la justice guinéenne et toute les personnes qui ont favorisé la tenue de ce procès>> a t-elle déclaré.
De sa part, maître Halimatou Camara donne les attentes du collectif après cette décision.
<<Ce que nous attendons de cette décision, ce n’est pas un tremblement de terre mais un tremblement de nos consciences en terme de prise en charge médicale. Aujourd’hui, il est temps que nous prenions conscience que quelqu’un qui sort de la 6ème année ou 7ème année de médecine est certes devenu médecins mais il n’est pas spécialiste.
Au delà de toutes ces exigences que nous réclamons à l’Etat, c’est aussi une question de morale, d’éthique et une question de valeur. C’est là aussi on met en cause l’ordre des médecins de Guinée qui, au début dans cette affaire s’était constitué en partie civile et au cours du procès, il a brillé par son absence.
L’inspection du ministère de la santé et le ministère de la santé lui-même, les enjeux sont énormes et je pense qu’on ne peut pas continuer à banaliser la vie humaine.
Aujourd’hui nous attendons la radiation de l’ordre des médecins de Guinée. Nous attendons que les trois médecins mis en cause dans ce dossier M’mah ne soient plus en mesure d’exercer la médecine>>; a t-elle réclame dans un ton ferme.
Le père de feu M’mah Sylla qui a pris part à cette conférence, a salué la décision rendue par le juge du TPI de Mafanco et remercie en outre les autorités et l’ensemble des personnes qui ont œuvré pour la tenue de ce procès.
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