Le professeur Leopold Lamah, chirurgien orthopédiste est l’incarnation d’une personne à parcours élogieux.
Après des hautes études en médecine à la fois en Guinée et à l’extérieur, le professeur Lamah a marqué son nom dans le monde médicale en République de Guinée dans les années 1995 ‘à nos jours .
Aujourd’hui chef de service de l’orthopédie de l’hôpital national Donka, cet enseignant d’université né d’une famille paysanne le 02 août 1967 à N’zerekoré a dû traverser des péripéties depuis sa scolarisation jusqu’au début de sa carrière professionnelle dont il nous fait part dans cette autre rubrique « loupe-portrait » de votre quotidien en ligne loupeguinee.com.
Tout a commencé en 1974, l’année à laquelle le professeur Leopold Lamah a été scolarisé à l’école primaire Zebela Tokpa à N’zerekoré.
Depuis son entrée à l’école, il a été toujours parmi « les brillants élèves » au primaire jusqu’à l’université en passant par le collège et le lycée.
« C’est en 1987 que j’ai eu mon bac 2 et j’ai été 2ème au concours d’accès à l’université qui était organisé pour la première fois en Guinée.
je suis entré donc à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry à la faculté des médecines avec 28 de mes camarades après le concours.
De 1987 à 1992, nous avons terminé le cycle de médecine. Nous avons fait 2 ans de stages pratiques avant de soutenir en 1995 avec mention « excellent ».
Après l’université, je suis resté dans le service. En 1997, il y a eu l’annonce du concours de recrutement à la fonction publique pour la première fois.
Faisant ce concours, j’ai été deuxième de la République. C’est ce qui a valu mon affectation à l’hôpital préfectoral de Forécariah. J’y ai fait 4 ans. »
Inscrit donc dans l’effectif du personnel de l’hôpital préfectoral de Forécariah, le professeur Lamah va poursuivre son objectif. Après quelques mois de collaboration professionnelle en toute loyauté avec le directeur de son l’hôpital d’affection, il sera nommé par ce dernier comme chef des services d’urgence de l’hôpital préfectoral de Forécariah de 1998 à 2001 avant la rébellion dont a été victime la Guinée plus tard.
« Quand la rébellion a commencé, je faisais partie des médecins qui sont allés volontairement au front pour traiter les blessés.
À la fin de cette rébellion, le colonel Facinet Touré qui était le commandant de la zone militaire m’a récompensé en m’aidant à avoir mon affectation pour Conakry au service de traumatologie de Donka qui était dirigé à l’époque par notre maître feu professeur Sekou K Diakité. »
Affecté à l’hôpital national Donka, il se fixe des objectifs.
« Mon objectif en venant à l’hôpital Donka, c’était pour que j’opte pour la spécialisation. Je me suis ainsi préparé progressivement.
Et en 2003, je suis parti commencé mon DES ( Diplôme d’études supérieures ) à Dakar ( Sénégal) ou j’ai fini spécialiste en orthopédie-traumatologie en 2008.
C’est à la suite de cette formation que je suis revenu en Guinée. J’ai travaillé ici pendant trois ans.
En 2011, je suis encore admis pour des stages pratiques en Suisse( hôpital Cantonal de zeneve) au service d’orthopédie infantile.
J’ai travaillé avec le professeur André Kaelin et le professeur Dimitri pendant 15 mois.
Après ces 15 mois, je suis rentré en Guinée en 2012. En 2013, j’ai été officiellement nommé chef du service orthopédie-traumatologie de l’hôpital national Donka.
Là aussi, nous avons travaillé pendant quelques années, j’ai pu avoir le grade de maître assistant et on a été au concours d’agrégation pour être professeur en 2018 au Gabon et nous avons été parmi les heureux gagnants. Je suis rentré ainsi avec le grade de maître de conférences agrégé du CAMES ».
Tous ces parcours élogieux de professeur Leopold Lamah n’ont pas été une chose aisée, c’est l’aboutissement de plusieurs tractations familiales et personnelles depuis les premières heures de sa scolarisation.
« De père cultivateur et de mère de la même profession, les choses n’étaient pas aisées à l’école primaire.
Mais grâce à Dieu, depuis l’école élémentaire, j’étais dessinateur et calligraphe. A partir du collège, je suis rentré dans l’atelier du maître Gilbert Claver. Il m’a pris comme un de ses dessinateurs. Au moment où les autres partaient grimper pour pouvoir financer leurs études, moi j’avais le pinceau.
À l’université, l’aide que j’avais, était de mes parents qui se battaient pour m’envoyer le minimum. Et en 2ème année de l’université, je leur ai dit de ne plus rien m’envoyer.
Il y avait un atelier qui était à la belle vue chez maître Pascal, j’y suis allé pour faire le dessin et la calligraphie. Je revendait le résultat de mon travail. C’est comme ça que je me suis pris en charge .»
En dehors de sa fonction de chef de service orthopédie-traumatologie de l’hôpital national Donka, le professeur Leopold Lamah est également un enseignant chercheur agrégé qui évolue dans plusieurs universités du pays. Notamment, à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, à l’université Koffi Annan , à l’université la source et celle de N’zerekoré.
Par Lamine Sylla et Djiwo Bah
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