Le procès des massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom avance normalement avec la comparaison des victimes. Ce lundi 23 juillet, trois victimes ont défilé à la barre, la troisième était un avocat qui s’est déclaré victime des exactions du colonel Moussa Thieboro Camara et ses hommes un mois après les massacres du 28 septembre 2009.
Suite aux événements doulereux qui ont endeuillé plusieurs familles guinéennes, Me Thierno Souleimane Baldé et ses collègues ont décidé d’observer une grève de la faim dans la maison de jeune de Dixinn pour dit-on non seulement que les guinéens se retrouvent au tour de la table pour parler de la situation du pays et aussi dénoncer les massacres du 28 septembre.
« Nous avons organisé une grève de la faim dans une salle à la maison des jeunes de Dixinn que nous avons louée.
La visite des diplomates et la couverture médiatique de cette grève de la faim ont alerté certaines personnes dont le Colonel Tiegboro Camara. La journée s’est très bien passée. Mais vers 20h, des gens sont arrivés, ont ouvert la porte avec fracas et l’ont fait tomber et nous ont trouvés à l’intérieur. Ils ont tiré certains parmi nous par les pieds, d’autres par la tête, avec des injures que je ne peux pas répéter ici.
Ils nous ont traînés dans la boue de la salle jusqu’au niveau de la route principale où étaient garés les pick-ups. Ils nous ont mis à l’intérieur comme des sacs de patates pour nous envoyer au camp Alpha Yaya Diallo. On était au nombre de 11 », indique Thierno Souleimane Baldé.
Arrivé au camp, Thieboro les a dit de choisir entre manger du corn en boeuf avec du pain libanais et recevoir 100 coups sur les fesses.
Après avoir choisi de manger pour mettre fin à leur grève de la faim, on les loge dans un centenaire.
« Ils sont venus me chercher vers 21h, ils m’ont envoyé dans un bureau pour me poser des questions sur qui nous financerait. Chaque fois que je ne donnais pas une réponse qui leur convenait, ils me giflaient, m’insultant d’une manière que je ne peux pas répéter ici.
Cela a duré jusqu’à 2h du matin. J’entendais des gens crier à côté, en suppliant. Il me disait que si je ne disais pas ce qu’il voulait entendre, voilà ce qui allait m’arriver.
Finalement, je lui ai dit d’écrire ce qu’il voulait et que je signerais, pour qu’il arrête de me frapper. Ils ont écrit, imprimé et j’ai signé. Malheureusement, un homme a continué à me frapper et l’un d’entre eux a finalement demandé d’arrêter. Ils m’ont ramené dans le conteneur», relate Me Souleimane.
Avant d’organiser la grève de la faim, il avait pris soin de donner trois numéros à ses proches, pour qu’ils les appellent si quelque chose l’arrivait pendant cette grève de la faim.
<< Une fois que nous avons été arrêtés, les gens ont été informés. La CEDEAO, les Nations unies et la France ont été informées. C’est grâce à toute cette pression que le capitaine Moussa Dadis Camara a envoyé le Colonel Diaby avec Koutoubou Sanoh pour nous faire libérer>>, dit-il.
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